Voici donc mon aventure face à une meute de moutons
Etat des lieux
J’habite à la campagne et du coup j’ai un très grand terrain, même trop grand (mais il était avec la maison sur laquelle on a flashé). Il est séparé en 2 par une clôture. Une partie jardin juste derrière la maison, et par-delà la clôture, un verger avec des arbres fruitiers.
La partie jardin n’est pas très cultivée mais bien entretenue, fauchée régulièrement (je venais de le faire la veille de l’incident). La partie verger est fauchée 2x par an (soit environ il y a plus d’un mois)
De bon matin.
En ce matin du 27/07/18 la météo prévoyant une canicule, j’ai mis le réveil à 6h00, même si je suis en congés. Car pour travailler sur dans le jardin (je vous ai dit que mon terrain est trop grand) il vaut mieux éviter d’être en plein soleil sous peine de faire un malaise.
Dès potron minet (on peut dire ça à 8h00 quand on est en congés) je suis affairé avec ma binette et ma griffe de jardin, tel un wolverine à la main verte, quand je vois passer une horde de mouton. Enfin 7 moutons pour être précis. Ces moutons se promènent dans notre verger et dans le verger adjacent.
N’écoutant que mon courage, et mon envie d’une photo intéressante pour les internets. Oui la passion du buzz m’éclaire dans mes actions. Je me fais capter par le ruminant, et ce con au lieu de continuer à paître tranquillement me prend pour son maître et s’approche. Et comme le mouton est animal grégaire, sa suite lui colle au train. On se retrouve donc avec mon épouse cernés de ces moutons forts sympathiques, bien qu’ayant une odeur corporelle assez forte.
Abreuvé de photos pour l’internet nous retournons vers notre potager, mais suivi du troupeau nous devons utiliser un stratagème (que je tiendrais secret ici) pour éviter qu’ils ne pénètrent le potager. Je veux bien qu’ils broutent la prairie, mais les embryons de salades que l’on a tant de mal à faire pousser, non merci.
Nous voilà donc avec 5 moutons et 2 agneaux sur notre verger à remplacer la débroussailleuse, réduisant la hauteur de l’herbe et nous fournissant gratuitement de l’engrais. Il est alors 8h15, et tout va bien.
A boire
Vers 9h la chaleur commençant à monter nous décidons d’aider à s’hydrater ces caprinés. Nous montons alors une bassine d’eau. Mais suite à un moment d’inadvertance 2 moutons parviennent à passer la porte et entrent dans la partie potager.
Nous voilà donc transformé en chien de berger, tentant de faire sortir 2 moutons égarés vers le reste de leur meute improvisée. Nous courrons, ils courent et ils se retrouvent sur le chemin viticole longeant la propriété. Ils auraient pu remonter vers le verger, de manière cohérente, mais ce n’est pas l’intelligence qui caractérise de tels animaux. Ils descendent donc joyeusement vers la maison, je continue de courir pour faire le tour de la maison et leur faire comprendre que s’ils continuent ça va mal se passer. Heureusement la stupidité de l’animal surpasse largement son courage et il fait demi-tour face à ma carrure d’athlète.
Nous arrivons à les rassembler sur le verger où ils passeront la journée profitant de l’ombre et de l’herbe. Avant de disparaître en milieu d’après-midi.
Au secours
Durant cette chaude journée nous nous affairons à l’intérieur pour un ménage d’été. Il est tellement agréable de ranger un garage bien frais plutôt que de cuire en extérieur. Puis vers 18h nous entendons des bellement dans le verger. Un des jeunes moutons du matin se retrouve seul. Il bêle comme un malheureux. Le silence des agneaux ce n’est pas aujourd’hui. Je me dis que les autres vont bien finir par l’entendre et le retrouver.
Mais à 19h30 il est toujours à hurler au désespoir. Je me décide à faire le tour des pâturages du coin pour voir s’il n’y a pas des moutons pour le renvoyer vers là-bas. Mais au bout d’une demie heure je rentre bredouille. Que des chevaux et pas un seul mouton aux alentours.
Je vais donc chercher de l’aide chez Fifi mon super voisin qui habite le coin depuis plus de 60 ans et connaît tout le monde. Je monte dans sa voiture et direction un éleveur de sa connaissance.
S’il avait été chez lui ça aurait été facile, mais bien sûr, comme rien n’est simple, j’obtiens juste un numéro de téléphone. C’est toujours mieux que rien.
De retour à la maison, 20h30, et toujours cet animal qui crie. Je me dis que s’il crie comme ça toute la nuit ça ne va pas être facile pour dormir. Heureusement j’arrive à joindre ce vieux berger, il n’est pas motivé pour venir, mais quand je prononce le nom de Fifi (cet homme est apprécié de tous), il me dit qu’il va venir pour voir cette pauvre bête. En l’attendant je me dis qu’il serait peut-être le temps de manger, le repas de midi se fait un peu loin. Mais voilà à peine assis sur la terrasse à grignoter un apéro dinatoire, notre berger se pointe.
Et me revoilà à 21h à courir derrière ce mouton pour le rabattre vers le berger. Ce dernier, plus agile qu’il n’y paraît, attrape la bête par le cou et une pâte et le porte jusqu’à sa camionnette. Il nous dit que ce n’est pas un de ces moutons mais va se renseigner pour savoir à qui il appartient.
Au moins on pourra dormir en paix ce soir.
Il y a des jours on préférerait vivre en appartement, plutôt que d’avoir des problèmes de paysans.