Fais donc ca !

Le blog de ddschutz.

Livre vs Film

Le livre était mieux que le film.

Vous avez déjà entendu un de vos ami hipster dire cette fameuse phrase.

Cette phrase à un double effet, elle permet à celui qui l’énonce, non seulement, d’indiquer à son interlocuteur qu’il a vu le film en question, mais aussi qu’il a lu le livre. Et par la même occasion permet d’enfoncer son prochain ou au moins de s’élever au-dessus de son auditoire. Quel beau plaisir subtil de faire comprendre discrètement aux gens du bas peuple que nous ne sommes pas du même monde. Qu’ils peuvent toujours aller au cinéma avec les roturiers, quand nous, gens de la haute, (oui, avec mon égo nous faisons partie de l’élite) restons lire dans la douce chaleur du foyer devant notre bibliothèque en bois massif, en sirotant un whisky single malt aux arômes fruités.

Car oui, spécifier que l’on a préféré le livre ne sert à rien à part étaler sa culture, pour peu qu’elle soit un peu développée.

Ah oui ?

Eh oui, car dans un livre on peut se permettre de décrire plus de scènes, et de mettre plus d’action pour quasiment le même prix.

Ensuite on distingue deux catégories, les livres que l’on a lus avant de voir le film et les livres que l’on a lu après avoir vu le film.

Si vous allez voir une adaptation cinématographique (ou télévisuelle c’est la mode des séries en ce moment) d’une histoire dont vous avez lu le roman, vous serez forcément déçus. Car quand on lit un livre notre imagination travaille. L’auteur peut avoir décrit un endroit de la manière la plus détaillée, on l’imaginera toujours différemment selon notre culture et notre passé. Par exemple si on parle d’un arbre, notre représentation de l’arbre est différente à celle de quelqu’un d’autre.

On s’imagine donc l’histoire à notre façon. Et voir cette même histoire vu par les yeux de quelqu’un d’autre, en l’occurrence le réalisateur ; ça ne peut être qu’une trahison de l’œuvre par rapport à notre imaginaire.

Dans le cas où le film est notre première approche de l’histoire, à la lecture du roman notre imaginaire est moins sollicité car inconsciemment on reprend l’imagerie du film que l’on associe à l’histoire. Le livre sera alors comme lire le script du film et paraitra du coup de qualité équivalente au film. Dans ce cas la seule chose qui peut sauver le livre c’est qu’il y a plus de détails dans le livre, plein de choses que l’on ne peut pas vraiment sublimer au cinéma.

Voilà donc mon conseil pour briller en société dans les prochaines fêtes de fin d’année qui arrivent. Quand l’on vous parle d’un film, dites d’un air détaché et supérieur “J’ai préféré le livre”. Etant donné la frilosité à innover dans le cinéma en ce moment il y a de fortes chances que le film en question soit une adaptation d’un roman, ou d’une nouvelle ou d’une BD ou Comics. C’est pourquoi je vous conseille bien le terme de “livre” qui est plus ouvert.

Une astuce de plus pour passer pour quelqu’un qui a de la culture dans ce monde de couillons.

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